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Conseillère entreprise, l’atout proximité de la CCI

Une centaine de kilomètres dans la journée… voici ce qu’a parcourue Patricia Herrera, conseillère entreprise à la CCI de Vaucluse en cette journée de septembre. Orange, Châteauneuf-du-Pape puis Vaison-la-Romaine, elle arpente une partie du département. Mais son périmètre d’intervention ne se limite pas à ces villes… C’est tout le Nord Vaucluse ! Ce territoire compte près de 6000 entreprises ressortissantes de la CCI. 43% des établissements appartiennent au secteur des services, 36% à celui du commerce, 11% à la construction et 10% à l’industrie.

Le rôle de Patricia Herrera sur ce territoire, selon elle : « Être un appui aux entrepreneurs, avoir une fonction de facilitateur avec les collectivités locales, servir d’intermédiaire avec d’autres acteurs de la CCI, soutenir la création de clubs d’entreprises et être en contact avec les associations de commerçants. »

Risques et plan d’actions

Premier rendez-vous de la journée : 9 heures à la Maisouneta, un restaurant de Châteauneuf-du-Pape. Maxime Bimet, le gérant, doit créer un document unique, une obligation pour tout chef d’entreprise. L’entrepreneur sait qu’il doit faire ce document unique pour pouvoir prétendre à une aide de la Carsat pour financer certains de ses travaux (NDLR : sous conditions d’avoir au moins un salarié, d’être créée depuis plus de deux ans, d’être à jour des cotisations sociales, de ne pas avoir commencé les travaux). « Je vais investir 40 000 à 45 000 euros notamment dans une machine à condensateur et dans du carrelage antidérapant. La Carsat pourra prendre en charge 30% des investissements plafonnés à 25 000 euros », explique Maxime Bimet. « Nous allons donc passer tous les risques en revue, puis nous allons décliner un plan d’actions. Ce document unique sera conforme aux attentes de la Carsat. Il sera à mettre à jour une fois par an », lui indique Patricia Herrera. « Heureusement que j’ai votre aide ! », s’exclame Maxime Bimet. Et d’ajouter : « Sans vous, je pense que je n’aurais rien fait, car l’activité de mon restaurant me prend tout mon temps.  » La conseillère entreprise égraine la liste des risques : « La réserve est-elle de plain-pied ? Les plans de travail sont-ils à bonne hauteur ? Utilisez-vous un éplucheur ? Y a-t-il une trousse de secours ? » Puis ils évoquent ensemble le plan d’actions à mettre en place pour limiter ces risques. Patricia Herrera lui remet le document unique, puis elle s’en va vers Vaison-la-Romaine sur le lieu de son deuxième rendez-vous.

Sans vous, je pense que je n’aurais rien fait, car l’activité de mon restaurant me prend tout mon temps

Accessibilité

11 heures, elle arrive dans une boutique dont le propriétaire a fait appel à elle concernant l’accessibilité. Patricia Herrera prend son mètre, mesure la largeur de la porte d’entrée : « C’est bon ! Le passage utile doit être de 77 centimètres et là il en fait 83 cm. » Mais deux points coincent dans la boutique. Il n’y a pas de tablettes amovibles entre 60 et 70 centimètres de hauteur et la cabine de change n’est pas conforme, puisqu’elle ne peut pas accueillir de fauteuils roulants. Lors de ces rendez-vous accessibilité, Patricia Herrera peut « voir la conformité des lieux, faire des préconisations et aider à monter un dossier pour la DDT ».

12 heures. Direction cette-fois, le restaurant La Lyriste. Franck et Sandra Kulinowski souhaitent mettre à jour leur document unique. « La CCI de Vaucluse nous accompagne régulièrement sur différentes formalités. On est passés par cette structure pour le recrutement de notre apprenti bac pro, pour notre dossier accessibilité et pour l’élaboration de notre document unique. Car nous sommes la tête dans le guidon et nous avons besoin de cette aide de la CCI », explique Franck Kulinowski. Aujourd’hui, Patricia Herrera actualise le document unique, mais elle en profite pour faire de la prévention sur les arnaques au dossier d’accessibilité.

Car nous sommes la tête dans le guidon et nous avons besoin de cette aide de la CCI

Hôtel à vendre

Dans l’après-midi, la conseillère entreprise se rend à la mairie de Vaison-la-Romaine. Elle rencontre David Borel, le directeur de cabinet du maire, pour parler d’un dossier complexe. Le Logis du Château, un hôtel de 50 chambres avec une vue imprenable sur Vaison-la-Romaine, cherche un repreneur. La ville a besoin du réseau de la CCI pour trouver l’investisseur intéressé par l’opération. « Car nous manquons de lits sur Vaison, nous n’avons que 4 hôtels avec 75 chambres au total. Nous souhaiterions y installer de l’hôtellerie de luxe », explique David Borel, directeur de cabinet du maire de Vaison-la-Romaine. Pour constater le potentiel de l’emplacement, Patricia Herrera se rend sur place. « Elle note scrupuleusement les informations qui vont pouvoir attirer un éventuel acheteur. »

17 heures. La journée n’est pas finie. Il faut maintenant rentrer sur Orange, faire le reporting de la journée et préparer les prochains rendez-vous. Car Patricia Herrera est multicarte : questions réglementaires, baux commerciaux, aide à la création numérique, organisation de vitrine, nouvelle réglementation des caisses enregistreuses, accompagnement des entreprises en difficulté et dossier accessibilité. Patricia Herrera est une conseillère entreprise au cœur de son territoire. Comme elle, ils sont six à sillonner le Vaucluse.