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Economie et sport : le boom de la pleine nature

Massifs d’Uchaux, des Dentelles de Montmirail, du Ventoux, des Monts de Vaucluse, du Luberon, de la Basse Durance… tous ces massifs attirent de plus en plus d’activités de pleine nature. De nombreux sportifs y pratiquent le vélo, la randonnée, le trail, l’escalade, la spéléologie, le parapente ou encore le canoë-kayak. De quoi tirer l’économie de ces territoires vers le haut.

Trail, en pleine ascension

L’association « Action Ventoux » organise, chaque année, en mars, le Trail du Ventoux, une épreuve de course à pied en milieu naturel sur les chemins balisés du Ventoux. Trois distances sont proposées : 46 kilomètres, 23 kilomètres et 9 kilomètres. En 2003, lors de la première édition, 170 concurrents s’étaient élancés. En 2017, ils étaient 1 200. « Ces trailers sont une manne financière. Ils dépensent dans les commerces locaux. Beaucoup d’inscrits viennent du Nord de la France, il faut bien qu’ils se logent et se nourrissent ! » s’exclame Serge Jaulin, président d’ « Action Ventoux ». Et d’ajouter : « Et pour l’image de marque du Vaucluse, c’est une bonne chose, car les meilleurs trailers nationaux voire internationaux prennent le départ du Trail du Ventoux. Dans le département, il y a au moins deux courses par semaine. Elles font se déplacer 600 à 700 personnes en moyenne.

De nombreux événements sportifs sont organisés en queue de saison, cela permet de dynamiser l’offre touristique dans des périodes plus creuses. Serge Jaulin

Escalade, VTT, des événements sportifs

D’autres activités de pleine nature sont organisées sur les massifs. Ainsi, l’escalade s’offre un rassemblement à Buoux, dans le Luberon, en mai. Escala’Buoux est une véritable rencontre internationale d’escalade en milieu naturel sur les falaises du Vallon de l’Aiguebrun. Au Ventoux, le VTT a la cote. Egobike a participé à la création des parcours de VTT de Bédoin dès 1992. L’entreprise « développe l’encadrement et la structuration de la pratique du vélo de montagne et du vélo de route dans le massif ». Le Vaucluse compte près de 400 kilomètres labellisés Grande traversée VTT. Plusieurs projets d’espaces VTT ou de circuits VTT sont à l’étude dans le Luberon, les Dentelles de Montmirail et l’Enclave des Papes.

Le Vaucluse compte près de 400 kilomètres labellisés Grande traversée VTT

Vélotourisme, un cycle vertueux

Plus de 350 000… c’est le nombre de cyclistes qui séjournent en Vaucluse chaque année dont 40% de touristes étrangers. Les recettes générées par le vélo sont estimées à 12 millions d’euros par an.

Le Vaucluse est traversé par deux Eurovéloroutes : Eurovélo 17 (Via Rhôna) et Eurovélo 8 (La Méditerranée à vélo). Le département compte également un autre axe majeur : la Via Venaissia. Autour de ce réseau structurant, un maillage existe au quatre coins du Vaucluse avec 38 circuits vélos (NDLR : Par exemple dans le massif du Luberon, il y a différents circuits : Autour du Luberon, Le pays d’Aigues, Les Ocres à vélo, et Autour de Gordes à vélo qui sera créé fin 2019).

Le département va finaliser son schéma départemental de vélo en Vaucluse au printemps 2019. De son côté, Vaucluse Provence Attractivité entend inciter « à requalifier une partie des circuits proposés pour disposer de moins de circuits mais de meilleure qualité, et à promouvoir l’assistance électrique via la construction de bornes de recharge et l’implantation de sociétés spécialisées », explique Alain Gévodant, chef de projet Tourisme à Vaucluse Provence Attractivité.

De plus, pour favoriser le développement du tourisme à vélo, différents acteurs se sont mis autour de la table : l’association pour le développement touristique Provence Rhône Ventoux, l’office du tourisme de la communauté de communes Pays des Sorgues Monts de Vaucluse, le Syndicat mixte d’aménagement et d’équipement du Mont Ventoux, l’association Vélo Loisir Provence, Vaucluse Provence Attractivité, le département de Vaucluse et le PNR du Luberon.

L’exemple du Luberon est marquant en terme de développement de la filière du vélotourisme. L’association Vélo Loisir Provence a créé ici depuis 1996 des services : location de vélos, réparation, hébergement propice aux cyclistes avec une marque « Accueil vélo ». En 1996, il n’y avait aucun loueur de vélo dans le Luberon. Il y en a 15 aujourd’hui. Dans ce massif, 140 entreprises ont adopté la marque « Accueil vélo » (hébergements, loueurs de vélo, réparateurs, sites culturels, restaurants et offices de tourisme).

Le vélotourisme est une filière économique de première importance. Un touriste à vélo dépense 20 euros de plus qu’un touriste classique, soit 75 à 80 euros par jour et par personne.

L’association Vélo Loisir Provence travaille aussi avec les collectivités adhérentes pour améliorer et développer d’autres itinéraires, pour installer des équipements publics (toilettes, points d’eau). Car l’enjeu pour Sylvie Palpant, directrice de Vélo Loisir Provence, est fort : « Le vélotourisme est une filière économique de première importance. Un touriste à vélo dépense 20 euros de plus qu’un touriste classique, soit 75 à 80 euros par jour et par personne. » Tout est donc fait pour bichonner ce touriste VIP. L’association Vélo Loisir Provence a été nommée coordonnateur par la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur pour l’Eurovélo 8 (La Méditerranée à vélo). Elle travaille avec 21 partenaires autour de trois problématiques : l’aménagement (le logo, le principe de jalonnement directionnel, les voies vertes), les services (les équipements publics, les prestataires touristiques), l’intermodalité, la promotion et la communication.