MANUFACTURE BRUN DE VIAN-TIRAN : AU FIL DES GENERATIONS
Le Mohair et le Mérinos d’Arles Antique… Voici les produits phares de Brun de Vian-Tiran, manufacturiers, lainiers, aventuriers et inventeurs en fibres nobles. A la tête de cette PME familiale le père, Pierre, et le fils, Jean-Louis se partagent les tâches : l’un s’occupe de la fabrication, l’autre du marketing et du commercial… et ça fonctionne !
L’entreprise réalise 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, emploie 45 personnes. Elle produit 60 000 articles par an, expédie 15 000 colis en France, mais aussi à l’international : Europe occidentale, Europe de l’Est, Amérique du Sud et Asie.
1 000 produits différents
Couvertures, couettes, oreillers, surmatelas, édredon et couvre-lit, plaids, écharpes, châles, tapis d’Avignon, en différentes formes et différents coloris, Brun de Vian-Tiran vend plus de 1 000 produits différents.
Ses clients : les Grands Magasins parisiens (20%), les 1 500 boutiques de linge de maison (40%), les litiers, les décorateurs et les hôteliers (20%) et l’export (20%). L’entreprise s’étend sur trois sites à L’Isle-sur-la-Sorgue et au Thor : un pour les produits tissés, un autre pour les finitions et les stocks de produits finis, et le dernier pour les matelassés.
Du vin à la laine
Jean-Louis Brun, œnologue de formation, conserve des expressions dévolues au vin. Il intègre l’entreprise familiale en 2002 pour développer l’export et devient directeur général en 2005. Mais l’entreprise a une longue histoire : une création en 1808 par Laurent Vian et Charles Tiran ; puis elle évolue avec les débuts du moulin à foulon ; en 1825, l’entreprise déménage à quelques centaines de mètres ; fin XIXe siècle la manufacture est intégrée ; en 1932, le grand-père, Louis Brun reprend l’entreprise.
« Parmi les faits marquants de ces dernières décennies, la création de la première couverture Mohair en 1961 marque une révolution dans le monde de la couverture », dévoile Jean-Louis Brun, directeur général de Brun de Vian-Tiran.
La recherche permanente de fibres nobles a permis l’introduction dans la gamme de matières exceptionnelles telles que l’alpaca, le chameau, le lama, le cachemire et des variétés rarissimes comme le cashgora et le yangir.
L’art du geste
De l’arrivée de la matière première à la confection d’une couverture signée Brun de Vian-Tiran, toutes les étapes sont effectuées sur place, à l’Isle-sur-la-Sorgue. L’entreprise est porteuse du label « Textile de France ». Il garantit que la fabrication a été réalisée en France. Voici ces 15 étapes indispensables : l’achat de matière première, l’assemblage, l’ensimage, le cardage, la filature, le bobinage, l’ourdissage, le tissage, l’épincetage, la teinture, le foulage, le grattage au chardon, le séchage, les apprêts secs et la confection.
« La main de l’homme est présente à chacune de ces étapes de réalisation des produits. Chaque geste demande un apprentissage long et exigeant, pour in fine, après parfois plusieurs années, acquérir la dextérité d’un mouvement irréprochable », souligne Jean-Louis Brun. Parmi les gestes, appondre le fil de laine – le rabouter sans faire de nœud – est un travail délicat qui demande une formation en interne de deux ou trois mois. Un an de pratique est nécessaire avant d’acquérir une bonne cadence. Brun de Vian-Tiran a été reconnue « Entreprise du Patrimoine Vivant » en 2009.
Une boutique et un centre d’interprétation
Mais Brun de Vian-Tiran n’est pas qu’une entreprise du passé, c’est aussi une entreprise de son temps. La PME veut être visible et faire connaître son savoir-faire. Cela passe par internet, les réseaux sociaux, la presse, mais également être au contact des particuliers en direct. Pour ce public qu’elle entend séduire, l’entreprise va ouvrir en juillet 2018 un centre d’interprétation de 300 m² pour donner du sens à la fibre et une boutique de 160 m².
« 2018 sera une année d’ouverture au public, au design avec deux nouveaux produits confectionnés en partenariat avec l’ENSCI – un châle en cachemire et soie et une couverture en alpaca -, à l’export avec des partenaires pour maintenir la combinaison gagnante : internet-points de vente », s’enthousiasme Jean-Louis Brun.