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Solutions de financement : le nerf de la guerre

Le besoin de financement est le point névralgique d’une entreprise. Qu’elle soit en création, en reprise ou en développement, l’entreprise cherche des moyens pour parvenir à ses fins. Rencontre avec Laurent Fulgini, le monsieur financement de la CCI de Vaucluse.

Ce que j’aime par-dessus tout, c’est la diversité des projets et des personnes.

« Mon rôle est d’apporter des solutions pour que le projet soit viable financièrement », introduit Laurent Fulgini, conseiller entreprise à la CCI de Vaucluse. Il accompagne au quotidien les créateurs d’entreprise à l’aide d’un logiciel de prévisionnel financier (service payant : 150 euros TTC) et identifie les besoins, met en relation et oriente vers le bon interlocuteur les chefs d’entreprise qui veulent se développer. Le département de Vaucluse est son terrain de jeu. Ses clients le rencontrent suite à un Mardi de la création ou une recherche sur internet. « Je suis un facilitateur, je n’accorde pas de financement, mais je facilite l’obtention d’un financement », aime-t-il à rappeler.

Décollage immédiat

Ce 23 octobre, Laurent Fulgini rencontre le patron d’EAC (Electric Aircraft Concept), une entreprise qui compte 6 salariés et qui pourrait en recruter 5 autres très rapidement. « Le potentiel de cette entreprise est énorme », souligne Laurent Fulgini. EAC travaille actuellement sur la production d’un hélicoptère 100% carbone et 100% électrique. Yves Pearcy, le dirigeant d’EAC, prévoit de lancer d’ici deux ans son hélicoptère multirotors électrique. « Ce sera un appareil simple d’entretien, facile à piloter, abordable en terme de prix et silencieux à destination des particuliers », explique-t-il. Nom de code du projet : Whisper. Pour l’heure, l’inventeur de cet hélicoptère biplace, doté de huit moteurs électriques et d’une électronique assurant sa stabilité, a investi 450 000 euros dans le projet avec l’aide de la BPI et du Réseau Entreprendre Rhône Durance.

Besoin de nouveaux financements

Pour poursuivre le projet, EAC a besoin de 800 000 euros. « Pour constituer un dossier et voir les aides que propose la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, vous devez me fournir un chiffrage très précis de vos attentes », explique Laurent Fulgini à l’entrepreneur. Et d’ajouter : «  Il peut également y avoir l’accompagnement d’Orano, de Saint-Gobain Développement, des Business Angels et de la BPI. » Yves Pearcy lui répond enthousiaste : « Ces financements nous permettraient d’attaquer la production. »

De la pale d’hélicoptère au fût de bière

Parmi les autres rendez-vous de ce 23 octobre, un demandeur d’emploi qui  veut créer une activité de fabrication de bière artisanale. Le Vaucluse compte actuellement 20 brasseurs. Une tendance qui donne des idées. Olivier R. a profité d’un plan de départ pour transformer son loisir de fabricant amateur de bière en un métier. Aujourd’hui c’est le quatrième rendez-vous avec Laurent Fulgini. Les trois premiers étaient consacrés à la découverte du projet et au recueil des éléments financiers (coûts d’investissement, de revient, de fabrication et d’exploitation).

Prévisionnel financier

Laurent Fulgini va poser une série de questions au créateur d’entreprise pour remplir le prévisionnel financier. Olivier R. a apporté ses devis, mais n’a pas encore trouvé de local pour s’installer. « Je travaille en ce moment sur le produit pour qu’il soit optimal avant de trouver un local et de démarcher de futurs distributeurs », explique l’entrepreneur. Le lancement de la production est prévu pour le premier trimestre 2019. Il pourrait produire jusqu’à 800 litres de bière toutes les deux semaines.

Heureusement que je peux compter sur son appui, car si je n’étais pas épaulé, je ne saurai pas quoi faire.

D’ici là, il va devoir s’atteler au plan de financement. « Il faut pointer ses besoins en bâtiment, en matériel lié à la production, en agencement divers, en stock de matière première, etc. », précise Laurent Fulgini. « Heureusement que je peux compter sur son appui, car si je n’étais pas épaulé, je ne saurai pas quoi faire », souligne Olivier R. Mais Laurent Fulgini insiste : « C’est le porteur de projet qui cherche l’information. Je l’aiguille seulement dans les étapes à franchir. » Ce prévisionnel financier permettra in fine de calculer le seuil de rentabilité… Et de savoir quand le houblon se transformera en pépite.

 C’est le porteur de projet qui cherche l’information. Je l’aiguille seulement dans les étapes à franchir.