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La fruitière numérique : un village 2.0 à Lourmarin

« Il faut savoir se prêter au rêve lorsque le rêve se prête à nous » écrivait Albert Camus dans les Noces. Le plus illustre des habitants de Lourmarin n’aurait sans doute jamais imaginé que ce rêve soit connecté. La Fruitière Numérique est l’exemple parfait d’une reconversion qui fonctionne dans ce village d’à peine 1 100 âmes. Ici, dans cette ancienne coopérative agricole, étaient à l’époque pesés melons, cerises, asperges et autres productions locales.

Aujourd’hui, la Fruitière Numérique, ce sont 7 espaces destinés à la transmission du savoir numérique, à la créativité, à l’apprentissage, à la découverte, aux échanges et à la convivialité. Ces 7 espaces quels sont-ils ? La plateforme pour le marché des producteurs, la halle (résidence artistique, expositions, vidéo projections, séminaires), le grenier (coworking, ateliers), l’EPN (accompagnement et conseils informatiques), le frigo (workshop), le hangar (auditorium de 230 places pour des conférences) et bien sûr le Fablab (scan 3D, découpe laser, imprimante 3D, fraiseuse numérique, découpe vinyle et accompagnement de projets).

5,5 millions d’euros investis

En 2011, la mairie de Lourmarin rachète la coopérative agricole. Les premiers travaux sont lancés pour pouvoir accueillir le marché des producteurs qui promeut une agriculture bio et raisonnée tous les mardis soir. Le bâtiment de l’ancienne coopérative agricole s’étend sur 2 000 m². « Une réflexion est donc lancée pour chercher une vocation à ce lieu. C’est le volontarisme de son maire de l’époque, Blaise Diagne, qui va permettre la création de la Fruitière Numérique. Il voulait créer un nouveau pilier économique pour Lourmarin à côté du tourisme et de l’agriculture », insiste Pauline Metton, directrice de la SPL Fruitière Numérique. En 2014, les travaux commencent par la première aile du bâtiment (1 500 m²). 3,5 millions d’euros sont injectés dans le projet. En 2016, l’association La Fruitière Numérique se transforme en SPL (société publique locale). En 2017, les travaux de réhabilitation sont décidés pour la seconde aile (500 m²). 2 millions d’euros sont investis. Financement des travaux : État, région Provence-Alpes-Côte d’Azur, département de Vaucluse et Lourmarin.

6 000 visiteurs par an

La Fruitière Numérique accueille désormais 6 000 visiteurs par an. Une trentaine de projets sont développés dans le Fablab. 300 personnes sont abonnées à l’espace coworking.

Le Fablab concentre 80% des activités de la Fruitière Numérique, suivi des événements 18% et du coworking 2%.

Côté Fablab, « nous recevons des particuliers, des TPE-PME, des laboratoires de recherche, des artistes, des artisans. Ils viennent nous voir, nous expliquent leurs projets et nous les accompagnons », explique Pauline Metton. Parmi les activités du Fablab, la réparation de pièces cassées pour les particuliers, la construction d’une maquette d’une machine pour analyser les problèmes d’oreille interne pour le CNRS, la création de pierres connectées pour un artisan tailleur de pierre, le prototypage de pièces et la formation à l’impression 3D pour une entreprise d’aéronautique ou encore la conception d’un Janus pour Anne et Patrick Poirier, deux artistes contemporains.

Côté évènements, la Fruitière Numérique accueille des séminaires d’entreprises. Airbus, Enedis, Pôle Emploi, La Poste ont utilisé l’auditorium de 230 places. L’endroit reçoit également le salon sur les carnets de voyage, des expositions et des résidences artistiques.

Des projets à venir

« Nous souhaitons développer encore le Fablab. Cela passe par des partenariats comme avec la French Tech Culture. Nous désirons commercialiser davantage d’événements et promouvoir le coworking », souligne Pauline Metton. L’objectif pour la structure est d’être viable à l’horizon 2019.