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Le tramway et son impact sur le commerce

C’était en octobre 2029, le tramway d’Avignon était officiellement lancé. Comment les commerces ont-ils résisté aux travaux ?  Et tirent-ils un avantage du tramway ? Éléments de réponse.

Plus de 900 000 euros au total ont été attribués aux commerçants qui sont sur le parcours du tramway du Grand Avignon…

Et pour cause, ils ont été confrontés aux désagréments des travaux depuis le 19 octobre 2016.

Dès le départ, une Commission d’Indemnisation Amiable a été instaurée par le Grand Avignon, Tecelys, la Ville d’Avignon, la CCI de Vaucluse, des représentants de la DGFIP, du tribunal de commerce et des experts comptables. « Car nous savions qu’il y allait avoir un impact. En effet, pendant la période 2014-2016, donc avant les travaux, 22 entreprises, essentiellement sur le tronçon Saint Ruf, nous ont sollicité pour du conseil ou du report de charges », explique Carole Couprie, conseillère commerce sur le territoire d’Avignon-Grand Avignon. 

Trois critères ont donc été mis en place par la commission d’indemnisation amiable.

« Pour prétendre à une indemnisation le commerçant devait prouver le lien de causalité entre le préjudice et les travaux, être situé sur le parcours du tramway et produire ses trois derniers bilans et comptes de résultats. Le dommage devait être direct, c’est-à-dire présenter un lien de causalité direct et immédiat avec les chantiers. Le dommage devait porter atteinte à une situation juridiquement protégée. Ne pouvaient être indemnisés que les établissements en situation régulière sur le plan juridique. »

En 3 ans, la Commission s’est réunie 19 fois. Elle a étudié 145 dossiers et a rendu un avis favorable à une indemnisation pour 106 dossiers.

Tous les types de commerces ont bénéficié de cette aide : hôtellerie, transport de fond, magasins d’alimentation, professions libérales, etc.  Chaque commerce a reçu entre 550 et 100 000 euros en fonction de son chiffre d’affaires. « Sans la commission d’indemnisation amiable, il n’y aurait pas eu trois faillites, comme cela a été le cas, mais des dizaines », souligne Carole Couprie.

Par ailleurs, durant les travaux, la CCI de Vaucluse a mis en place une cellule d’accompagnement des entreprises fragilisées ou en difficulté.

Dans ce cadre, elle a proposé des diagnostics individuels sur l’état de santé financière, des préconisations et un accompagnement personnalisé.

Aujourd’hui « les commerces ont retrouvé une autre clientèle, notamment sur Saint Ruf, mais ils n’ont pas atteint le potentiel d’origine. Nous pensons que ça va prendre deux ans avant que la vie commerçante se réinstalle durablement », précise Carole Couprie.

L’enquête publique de 2013 inscrivait, à l’époque, dans le marbre : « Le tramway, par la qualité de l’offre de transport qu’il représente, est un outil de valorisation des commerces et des activités desservies. En ce qui concerne les commerces, il entraine une extension de la zone de chalandise tout le long de l’itinéraire. Les différentes activités non commerciales verront pour leur part une amélioration importante de la desserte en transports en commun de leurs personnels et clients. Le projet aura un effet sur les commerces de proximité́ et petits centres commerciaux de quartier grâce à leur mise en valeur suite aux travaux de requalification de voirie et d’aménagement urbain ainsi qu’à l’amélioration de la desserte.

Ainsi, le tramway constitue un vecteur du développement économique et participe à la dynamique des quartiers traversés.

Les premiers retours d’expérience en région parisienne et en province ont mis en évidence une évolution positive de la valeur des commerces desservis par les infrastructures et dans les centres urbains denses, une tendance à une évolution de l’offre commerciale vers des produits et services à plus forte valeur ajoutée. »