Le Ventoux : une marque qui fait vendre !

C’est le plus haut sommet du Vaucluse, le Mont Ventoux culmine à 1 909 mètres d’altitude. Classé réserve de biosphère par l’UNESCO, site Natura 2000, le Géant de Provence a été rendu mythique grâce au Tour de France. Depuis, le mont Ventoux fait vendre.

534 entreprises ont une marque qui est composé avec le nom Ventoux. De « La confiserie du mont Ventoux » aux « Lavandes du Ventoux », le Géant de Provence a su faire sa place dans l’univers du marketing. « En marketing, on aime capitaliser sur des symboles et les valeurs qui y sont associées », explique la CCI de Vaucluse. Et d’ajouter : « Le Ventoux est un symbole du dépassement de soi. Il est une référence mythique du Tour de France. Lorsque l’on consomme un produit estampillé Ventoux, on a l’impression d’emporter un peu de Provence avec soi. »

Parmi ceux qui ont fait le pari du Ventoux : la Brasserie Artisanale du Mont Ventoux. Elle produit 1 700 hectolitres de bière par an, soit 520 000 bouteilles, et réalise un chiffre d’affaires de 500 000 euros. La bière y est brassée, fermentée et conditionnée à Carpentras avec des matières premières bio (malt et houblon). « Le nom Ventoux était une évidence pour moi. Je suis un enfant du Géant de Provence. Je suis né à Carpentras en 1978. Je connais bien mon territoire. J’ai travaillé pour la communication des vignerons de l’AOC Ventoux », explique Alexandre De Zordi, gérant de la Brasserie.

Mais est-ce que le fait de s’appeler Ventoux est un avantage ? « Oui certainement. Le Ventoux a un pouvoir d’attraction. Il peut être un moyen de support de communication très intéressant. Si je m’étais appelé la brasserie du coin de la rue, ça aurait été plus difficile pour se faire connaître. Le Ventoux est une marque forte. La bière est un produit très marketing. Il faut être connu, reconnu et acheté », reprend Alexandre De Zordi

D’ailleurs, le brasseur exploite au maximum le Ventoux. Ses bières ont pris le nom de l’un des dix cols de la montagne. « 1912 le sommet », « 1850 le col des tempêtes », « 1575 le col de la frache », « 1450 la tête de chauve », « 1050 le Ventouret », « 1650 la tête de la grave ». Il reste donc à la brasserie artisanale quatre cols qui sont autant de variétés de bière à venir. Deux nouvelles bières devraient ainsi être produites en 2020.

La marque Brasserie du Mont Ventoux est protégée. « Elle permet de nous géolocaliser facilement. Elle facilitera notre implantation sur de nouveaux territoires. Nous voulons d’ailleurs nous tourner vers l’export en 2020. Le Ventoux ira à l’assaut des consommateurs des pays nordiques qui iront résolument acheter la bière du Ventoux, car ce sont des passionnés de vélo », espère Alexandre De Zordi.

La brasserie artisanale du mont Ventoux produit ses bières à Carpentras, mais elle n’a aucune obligation de le faire. Il n’existe aucune obligation de lien entre la marque et le territoire, car il n’y a pas d’appellation d’origine protégée. Pour ses bières, l’entreprise utilise 20 tonnes de malt et 300 kilos de houblon par an. D’ici trois ans, elle pourrait cultiver ses propres céréales (malt) autour du Ventoux.

Autre exemple d’entreprise qui a fait le choix du nom Ventoux : MT Ventoux qui produit des articles de sport. La marque a été déposée à l’INPI. « Le Ventoux est attractif dans le monde entier.

Grâce à lui, nous avons une forte identité visuelle.

Nous sommes la boutique officielle du Géant de Provence », souligne Didier Martin, propriétaire de la marque MT Ventoux. Et de poursuivre : « Quand je me suis aperçu de l’attractivité du Ventoux, je me suis dit pourquoi ne pas créer une marque régionale avec le meilleur ambassadeur qui soit : le Géant de Provence. » 1 500 cyclistes font en effet l’ascension du Ventoux chaque jour. Ils veulent garder un souvenir de leur défi. MT Ventoux fabrique des produits techniques destinés aux cyclistes, aux trailers et aux runners comme des maillots, des cuissards, des gants, des casquettes, des coupes vents, des gilets, des t-shirts sportwear, des polos et des accessoires. MT Ventoux, basée à Morières-lès-Avignon, conçoit ses produits en France avec des tissus et des peaux de chamois provenant d’Italie, le tout assemblé en Espagne. L’entreprise vend 1 000 maillots cyclistes et 2 000 cuissards par an et réalise un chiffre d’affaires de 100 000 euros.