Les dirigeantes vauclusiennes mises à l’honneur

Le 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes à travers le monde, les dirigeantes vauclusiennes ont été conviées par le Président Bernard Vergier et Christèle Coornaert, trésorière de la CCI.

Chefs d’entreprise, membres de réseaux professionnels… Elles sont nombreuses à avoir répondu à l’invitation afin d’échanger autour d’un cocktail. Au cœur des discussions : développement commercial, échanges de bonnes pratiques, communication et notoriété…

L’entreprenariat au féminin en chiffres

En 2017, près de 7000 femmes sont chefs d’entreprise en Vaucluse, soit 25% de la totalité des dirigeants, comme dans tout l’hexagone. Ce pourcentage est en croissance (18% des chefs d’entreprises étaient des femmes en 2009 et 21% en 2012. Il faut cependant noter que ce taux diminue de moitié quand la taille de l’entreprise augmente puisque  13% des chefs d’entreprises de + de 10 salariés dans le département sont des femmes. Pourtant, les Françaises sont attirées par l’entrepreneuriat : selon un enquête Opinion Way, 18% d’entre elles expliquent vouloir créer leur entreprise, soit plus de 5 millions de personnes, et 7 sur 10 estiment que ce statut est plus épanouissant que le salariat !

Si les femmes dirigent plutôt de petites entreprises, elles sont plus performantes que les hommes en matière de rentabilité : en moyenne, les entreprises dirigées par des femmes ont une profitabilité supérieure de 9% à celles pilotées par des hommes !

Si les femmes dirigent plutôt de petites entreprises, elles sont plus performantes que les hommes en matière de rentabilité

Et pourtant, elles ont plus de mal à trouver des financements. Toujours selon Opinion Way, le taux de rejet de crédit était de 4.3% chez les femmes en 2016 contre 2.3% chez les hommes alors qu’elles sollicitent moins le levier bancaire, les secteurs d’activité qu’elles choisissent nécessitant généralement moins de capitaux pour démarrer. « On pourrait parler ici d’une double injustice qu’il nous faut gommer » explique Christèle Coornaert.

Focus Vaucluse

Point « remarquable », l’âge moyen assez élevé des femmes chefs d’entreprises dans le département : 49 ans (contre 48 pour les hommes). Cette valeur est corroborée par le faible pourcentage de femmes-entrepreneurs de moins de 35 ans : seulement 12% du total vauclusien !

Cette statististique rejoint un constat plus global : les chefs d’entreprises vauclusiens, quel que soit leur sexe, sont plutôt âgés. C’est encore plus vrai dans le commerce, le BTP et l’industrie.

Les problématiques logistiques (jeunes enfants) et financières expliquent notamment cette statistique.

La répartition par secteur d’activité montre une surreprésentation des chefs d’entreprises féminins dans les secteurs du commerce et des services ainsi qu’une sous-représentation dans le domaine de l’industrie et, plus encore, du BTP. Ces données sont sans surprise car les valeurs sont à peu près les mêmes à l’échelle nationale.

En conclusion, l’entrepreneuriat féminin en Vaucluse n’a pas à rougir de la comparaison avec le national, mais il n’est pas non plus performant non plus. Il reste beaucoup de chemin avant de parvenir à la parité (aux Etats-Unis, les femmes représentent 50% des créations d’entreprises, et d’autres pays : Royaume-Uni, Pays Bas, Australie et Danemark, sont aussi largement devant nous. Alors que les jeunes femmes sont aujourd’hui plus diplômées que les jeunes hommes en France et dans notre département, les enquêtes auprès des femmes montrent pourtant deux freins majeurs à l’entrepreneuriat féminin : le manque de compétences et la crainte d’excès de responsabilités. Il y a donc un évident travail de prise de conscience et de mise en confiance à faire auprès des femmes chefs ou futures chefs d’entreprises afin de les aider à surmonter ces blocages bien plus liés à des croyances qu’à la réalité des faits !