Pro VS à Orange, une entreprise qui décolle (les étiquettes)
C’est une entreprise qui décolle au sens propre comme au sens figuré. Pro VS, qui enlève les étiquettes adhésives sur les bouteilles et sur les bocaux en verre, a vu son chiffre d’affaires bondir en un an + 28%. Elle atteint désormais 430 000 euros et cible le million à l’horizon 2022.
C’est Patrick Sanjullian qui crée l’entreprise en 2013. Après une carrière comme cadre commercial dans la chimie, il fait la rencontre du propriétaire du domaine viticole Famille Perrin. « Les employés de son domaine étaient en train de gratter avec de la paille de fer les étiquettes adhésives. Il m’a dit, toi qui es dans la chimie, tu ne peux pas trouver un produit pour enlever les étiquettes ? C’était le déclic ! », raconte Patrick Sanjullian, gérant de Pro VS.
Il fait des essais pendant un an pour mettre au point une solution à base de solvants de qualité alimentaire et facile d’utilisation. « Effectivement, l’utilisation est simple : il suffit de se munir d’un récipient, de poser verticalement les bouteilles à nettoyer, de remplir le bac avec la solution, de laisser agir le produit, puis d’ôter l’étiquette… et le tour est joué ! », s’exclame Patrick Sanjullian.
Une fois la formulation trouvée, il s’oriente vers son ancien employeur, fabricant de produits chimiques, basé à Montauban, pour fabriquer de manière industrielle sa trouvaille.
1 800 litres par mois
Dans la foulée, il crée un site internet et commence la vente en ligne. La croissance est exponentielle. Il déménage son entreprise. Sur Orange, Patrick Sanjullian reçoit la production de Montauban, il étiquette les bidons et les expédie vers ses clients. 4 salariés travaillent ici à plein temps.
Sa formulation est déclinée en 4 produits : Destick + pour les étiquettes auto-adhésives plastifiées, Décoletiquette + pour les mêmes étiquettes, mais en format aérosol, Destick Étiquette pour les étiquettes auto-adhésives et Pro-DCOL pour les étiquettes non adhésives collées par dépôt de colle.
Chaque mois, 1 800 litres de sa formulation sont commercialisés, notamment via un réseau de 45 distributeurs en France. Pro VS est également prestataire. « Nous faisons du déshabillage de bouteille de 3 000 à 80 000 bouteilles sur site client », ajoute Patrick Sanjullian. En moyenne Pro VS déshabille 3 000 bouteilles par jour.
C’est un gain de chiffre d’affaires pour les utilisateurs et une solution antigaspillage !
Pro VS compte plus de 700 clients dont des vignerons (Petrus, Château d’Yquem), des négociants, des usines de foie gras (Ducs de Gascogne), de piment d’Espelette, de soupe de poissons, de tapenade et des entreprises de cosmétique ou de parfumerie. « Car, si, par exemple, un client commande un certain nombre de bocaux, mais au final ne les achète pas tous, l’entreprise doit pouvoir recommercialiser ses produits. Et notre formulation permet d’enlever les étiquettes pour pouvoir en remettre d’autres à l’effigie d’une marque différente. C’est un gain de chiffre d’affaires pour les utilisateurs et une solution antigaspillage », explique Patrick Sanjullian.
20% de l’activité à l’export
Dès le début, la CCI de Vaucluse a accompagné l’entreprise dans sa stratégie de développement (Diag360, financements…) ainsi qu’à l’export. « J’ai reçu une formation pour les douanes, pour la réalisation de factures et de bons de commande à l’export », précise Patrick Sanjullian.
La CCI de Vaucluse a accompagné l’entreprise dans sa stratégie de développement (Diag360, financements…) ainsi qu’à l’export
Aujourd’hui, 20% de son activité se fait à l’export. Pro VS est présente en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni, au Canada, en Allemagne, en Israël, en Suisse et en Grèce.
Perspectives quasi-immédiates
A court terme, Pro VS entend constituer un réseau de distributeurs en Italie (janvier 2018), puis en Espagne (mars 2018) et enfin en Allemagne (2e trimestre 2018). L’entreprise veut conquérir de nouveaux secteurs comme la parfumerie, la cosmétique ou l’alimentaire, car pour l’instant le vin représente 80% de son activité.
Autre perspective, Pro VS souhaite développer une machine qui permettrait de déshabiller les bouteilles de manière industrielle. Elle pourrait atteindre 7 000 bouteilles par jour. Un nouveau projet pour 2018…
